Je crois que c’est la première fois que je vais parler d’échec, pourquoi est-il si difficile de les accepter ? Et pourtant, à se confier aux autres, il n’est pas rare de rencontrer des personnes qui vivent ces mêmes échecs, avec plus ou moins de difficultés.
Il est facile de parler de ses succès, mais il est compliqué d’évoquer ses difficultés.
Il y a un an, à quelques jours près, je sortais enfin d’un blocage créatif depuis plusieurs mois. Ce matin là, je me suis levé vers 5h00, j’ai glissé mon A6300 et mon caisson dans mon sac à dos et j’ai attrapé ma combinaison et ma paire de palmes pour me rendre sur la plage du petit Minou.
Mon objectif était simple, je voulais retrouver la confiance en moi, me prouver que j’étais encore capable de créer des images sympa. Une heure plus tard, après avoir vu le soleil se lever, je suis sorti de l’eau et je suis rentré chez moi satisfait ! Le peu que j’avais pu voir sur le petit écran me comblait déjà de bonheur, je n’ai pas pu m’empêcher de partager cette joie avec Jeremy qui vivait également cet échec à cette période.
Cette simple sortie semble très simple, c’est normal, elle l’est !
Mais pourquoi j’en suis arrivé là ? Pourquoi je n’étais plus capable de faire quelque chose qui semble si simple ?
Les causes du blocage
Je pense qu’il faut revenir en arrière jusqu’au courant de l’année 2017, je ne sais pas trop quand exactement, je ne me suis pas rendu compte rapidement de ce blocage.
Je crois que j’avais un raz-le-bol d’Instagram, marre de ces images formatées et conditionnées pour obtenir le plus de likes, marre de voir encore et toujours le même genre d’images et de me sentir plus ou moins influencé malgré moi. Je n’avais plus l’impression d’avoir MON IDENTITÉ comme je l’avais jusqu’à présent (du moins je l’espère), je n’arrivais plus à faire ce évoluer ma photographie tout en conservant mon authenticité et l’identité de mon univers.
J’ai beau connaitre les dérives des réseaux sociaux, de l’effet toxique d’Instagram sur sa créativité, mais je me pensais bien plus fort que ça pour ne pas me rendre compte que j’avais moi-même contaminé mon travail, avec une grosse difficulté à retrouver le bon chemin.
Les solutions
Le problème ne s’est pas réglé en quelques jours après l’avoir identifié, je me sentais seul et perdu jusqu’à ce que j’en parle à Jeremy avec qui j’ai la chance de collaborer au quotidien (cf. Captain Yvon Studio) et qui m’avoua également qu’il était dans la même impasse que moi à cette même période.
Dans cet échec, j’avais la chance d’avoir un ami avec qui échanger et essayer de trouver des solutions pour nous tirer mutuellement vers le haut et sortir de cette mauvaise passe. Je pense que c’est une force et depuis que je traite le sujet du blocage créatif lors de mes workshops photo, je me rends compte ô combien ce sujet fait écho auprès des participants qui se sentent souvent bien seuls à vivre cette difficulté !
1er réflexe : Ne pas avoir peur d’en parler !
Notre premier réflexe a été de nous retourner contre le matos et les logiciels… Une énorme erreur ! Nous pensions trouver la réponse de ce côté ce qui n’est évidement pas une solution, mais allez savoir pourquoi, nous nous sommes encore un peu plus enfoncé dans le problème.
Comme l’origine du problème venait de la mauvaise influence d’Instagram, nous avons eu la logique inverse en voulant faire des images hors de la tendance en essayant de tout contrôler. Nous voulions fonctionner en série photo, en storytelling (ce qui est une excellente chose, mais toutes les images n’ont pas forcément une histoire) et tout en projets.
Nous avons donc investit dans quelques accessoires, nous nous posions la question de savoir si nous avions les bons boitiers et objectifs, nous avons même totalement quittés Lightroom pour nous lancer dans l’utilisation de Capture One Pro, un outil autrement plus pro et précis que cet outil d’amateur qu’est Lightroom (vous sentez l’ironie dans cette phrase ?) :-)
2ème réflexe : Ne pas voir une solution à travers le matériel et les logiciels.
Capture One a beau être un excellent logiciel, effectivement plus puissant que Lightroom, on a surtout réussis à enfoncer le clou un peu plus profond avec une perte totale de repères dans notre workflow. Cela ne facilite pas les choses quand il s’agit de sortir d’un blocage créatif !
Nous voici au début de l’été 2017, quelques mois ce sont écoulés depuis nos tentatives de sortir de ce blocage, mais rien y fait, nous sommes déçus de chaque image que nous produisons…
Les vacances arrivent enfin, je prends le temps de me reposer et de lever le pied en me déconnectant de tout pendant quelques temps. Et là… L’envie de photographier est revenue comme une évidence, je savais ce que je voulais faire, je voulais revenir aux bases, revenir à ce que je faisais il y a quelques années, la technique et l’expérience en plus.
3ème réflexe : BACK TO BASICS !!!
Voilà comment je me suis retrouvé à patauger avec mon caisson et mes palmes pour immortaliser ce lever de soleil tout ce qu’il y a de plus banal, mais qui m’aura permis de me retrouver et retrouver la confiance en moi que j’avais perdu sur mon chemin quelques mois plus tôt.
La solution n’était pas bien loin, trop simple pour y croire !
Je ne sais pas si ça sera la solution adapté à tous, mais depuis que j’ose en parler, je me rends compte que je suis loin d’être un cas isolé et que nous avons tous nos faiblesses à un moment donné de notre carrière de photographe !
Je n’aurai finalement pas quitté Instagram ni Lightroom, mais j’ai désormais le recul nécessaire pour faire la part des choses et continuer mon propre chemin… Jusqu’à la nouvelle difficulté que j’ai rencontré cette année en frôlant le burn-out photo, mais cela fera l’objet d’un prochain article.
SPOILER : J’ai également trouvé la solution à ce problème :-)
Pssss. Pour aller avec la lecture de cet article, je recommande de passer dans ces oreilles l’excellent titre « Cold Little Heart » de Michael Kiwanuka.
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