Il y a environ un an, j’annonçais un retour à la photographie argentique. Plus qu’un retour, je pense que c’est surtout la première fois que je me mettais sérieusement et à fond dans cette pratique.
Durant cette année, je pense qu’en dehors de quelques rares exceptions, toutes mes photos personnelles ont été réalisées sur des pellicules. J’avais besoin de lâcher prise, de m’éloigner un peu de cette quantité, de ce besoin de créer pour répondre à un algorithme, je voulais retrouver la saveur et ma passion pour la photographie. Je peux dire que c’est mission accomplie grâce à la photo argentique.
Durant cette année, j’ai testé différents types de pellicules, j’ai acheté des appareils, des objectifs, revendus d’autres pour en racheter de nouveaux… Clairement, la photo argentique, c’est aussi acheter souvent du matériel, fort heureusement, le matériel se déniche parfois à bon prix, c’est même un chouette jeu d’essayer de trouver des pépites.
Là où je me suis totalement planté, c’est avec le moyen format. Après avoir acheté un Olympus XA que j’ai revendu pour un Olympus Mju II, j’ai voulu avoir mon premier appareil moyen format. Pour moi, le moyen format est le Graal pour tout photographe qui se respecte, du moins, c’est ce que je pensais et c’est ainsi que je me suis retrouvé à importer un magnifique Fuji GW690iii du Japon. Un appareil vraiment incroyable et robuste, j’ai pris beaucoup de plaisir à l’utiliser, mais finalement, tout ce que je faisais avec, je pouvais le faire avec n’importe quel appareil. Certes, un négatif 120 apporte beaucoup plus de détails qu’un 135, mais dans le fond, je m’en fiche un peu, je ne suis pas non plus dans la course aux mégapixels en numérique. Donc finalement, pour le prix d’un développement, j’ai d’un côté 10 poses en 120 contre 36 en 135. Donc oui, je me suis totalement planté, le moyen format n’est pas pour moi et je suis content de m’en être rendu compte rapidement.
Côté films, je savais dès le départ que je ne voulais pas m’éparpiller avec trop de références différentes. J’ai beaucoup lu au préalable, je me suis beaucoup renseigné et je savais que la Portra 400 était une valeur sûre. C’est d’ailleurs une de mes pellicules favorites avec la Portra 800. Je me suis également amusé avec de la Ektar 100, mais j’ai vite compris qu’elle ne fonctionne pas dans toutes les conditions, mais vraiment intéressante dans des cas précis et j’en ai toujours une ou deux au frigo pour ces cas de figure. Les vraies surprises sont l’ultramax 400 et la Ilford HP5+, deux films incroyables et super accessibles. Je ne vais pas entrer dans les détails et caractéristiques de chaque film pour l’instant, ça fera l’objet d’un prochain article.
Au de la de l’aspect matériel, j’ai vraiment le sentiment d’avoir renoué avec quelque chose de fort. Si je peux me passer du numérique, je n’en ai pas envie pour autant. J’ai eu besoin de prendre ce recul et je sais que je prendrais autant de plaisir à photographier, que ce soit sur une pellicule ou une carte mémoire.
En revanche, il est clair que l’argentique aura transformé ma pratique. Je déclenche clairement moins, je prends davantage mon temps et je savoure chaque moment. L’intemporalité de l’argentique rend totalement addict. Attendre d’avoir quelques rolls de prêts, les envoyer chez Mori Film Lab, attendre de recevoir ses scans, redécouvrir et archiver ses images, un petit plaisir supérieur à celui de vider ses cartes-mémoires le soir même.
Pour l’instant, je ne souffre pas du coût de la photo argentique. Comme je le disais, les appareils peuvent être bon marché, le développement est accessible et comme je shoote finalement peu, ou plutôt dans les bons moments, ça reste un petit plaisir très accessible. En revanche, la tendance du coût de la pellicule est en hausse et semble bien motivée à continuer ainsi. Sans doute une raison pour laquelle je garde également la photographie numérique en plus.
Le plus dur dans tout ça est de savoir quels appareil et film choisir avant de sortir faire des images.
Toutes les images de cet article ont été réalisées avec de la Portra 400, de la Ektar 100 et de l’ultramax 400.
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