Saviez-vous que votre smartphone est un outil de navigation puissant, que vous ayez ou non la 4G ? Il suffit de télécharger une application et le monde est littéralement à portée de main. Découvrez mon guide et mes conseils pour utiliser son smartphone comme GPS en randonnée et microaventure.
Préambule
C’est récemment, en préparant une microaventure dans le Vercors que je me suis intéressé aux GPS de randonnées. Je lisais justement qu’il était très facile de se perdre dans cette région de France et qu’une carte IGN et un GPS étaient quasiment indispensables. Jusqu’à présent, je bricolais avec mon iPhone et Google Maps ou Gaia, mais je me disais que cette fois, ça valait peut-être enfin le coup d’investir dans un bon GPS, ça servira tout le temps par la suite. Mon choix s’est donc porté sur le Garmin eTrex Touch 35, un GPS milieu de gamme qui a excellente réputation et qui semble utilisé par pas mal de randonneurs… Un choix sûr ! Quelques jours plus tard, je reçois donc mon GPS, j’installe toutes les applications nécessaires à son fonctionnement sur mon Mac, je commence par le mettre à jour, je vois pour créer des WayPoints et charger des traces .GPX… Mais quelque chose m’agace ! C’est incroyablement vieillot et compliqué comme interface ! Aussi bien côté logiciel que côté appareil ! Mince, pour un appareil à 300€, je m’attendais à quelque chose de mieux !
Le meilleur GPS pourrait être celui que vous possédez déjà…
C’était évident, mais je n’y avais pas pensé. Je préfère utiliser un appareil photo pour faire des images, il était donc logique d’utiliser un GPS dédié pour partir en aventures. Sauf que dans mon cas, je vois vraiment la différence entre mon iPhone et mon Sony A7RII, en revanche, quand je pose mon Garmin à côté de mon (vieil) iPhone 6s, il fait pâle figure ! Et la différence ne s’arrête pas à la qualité de l’écran, la vitesse, l’ergonomie et la facilité d’utilisation auront eu raison de mon Garmin que je renverrais quelques jours plus tard.
Gaia GPS (Gratuit + Premium)
Il existe plusieurs bonnes applications de cartographie destinées à la randonnée ou toute autre activité outdoor. Il y en a des gratuites et d’autres payantes, mais gardez à l’esprit que les formules premium sont souvent la meilleure solution en terme de qualité / prix. Les prix peuvent varier en fonction de la quantité d’outils et de fonds de cartes disponibles. Ces applications utilisent dans la majorité des cas la puce GPS intégrée au smartphone qui permet ainsi une utilisation hors ligne.
Je ne les ai pas toutes testées, mais j’en ai eu plusieurs entre les mains et ma préférence va à Gaia GPS, une excellente application iOS et Android associée à une WebApp efficace. La version gratuite permet de découvrir et tester l’application sans trop de limite, mais tout le potentiel et la puissance de l’application mérite de payer un abonnement.
Pour 60.00$ sur 5 ans, j’ai personnellement choisis la version “Membership” qui m’apporte entière satisfaction. La seule chose que j’aurai bien aimé avoir sont les fonds de cartes IGN, mais après les avoir comparés avec les cartes topo de la version Membership, j’y ai largement trouvé mon compte et la précision nécessaire à mes microaventures. Pour comparer avec le prix du GPS Garmin dont je parlais plus haut, vous avez 15 années d’accès à Gaia Premium… Ce petit calcul ne m’a pas fait hésiter bien longtemps ! Gaia est régulièrement mis à jour et leur support est irréprochable. Avant chaque aventure, je vous conseille de tester plusieurs fonds de cartes afin de sélectionner celui qui offrira le plus de détails sur la zone où vous allez évoluer. Pour les préparations, je passe en général par Gaia WebApp qui offre plus de confort et je synchronise mes cartes et dossiers sur mon téléphone.
Gaia est nettement plus simple d’utilisation qu’un GPS Garmin et bien plus fluide. La plupart des systèmes d’exploitations (Android et iOS) sont généralement beaucoup plus puissants et ergonomiques que l’interface d’un GPS de randonnée classique. Par exemple, il est très facile et rapide de créer des waypoints, d’effectuer un zoom avant ou arrière sur les zones que vous avez l’intention d’explorer et de tracer rapidement le parcours souhaité. Si votre itinéraire finit par changer ou évoluer au fur et à mesure que vous avancez, Gaia est un bien meilleur outil pour adapter sa navigation comparée à un Garmin qui sera lent et moins agréable à utiliser. Contrairement à de nombreux GPS, les smartphones n’ont pas besoin d’être connectés à un ordinateur pour importer et exporter vos fichiers. Par exemple, pour importer un .GPX, vous pouvez soit passer par Gaia WebApp qui se synchronisera avec votre smartphone, soit vous envoyer le fichier (mail, cloud, etc…) et de l’ouvrir directement dans Gaia. Comme n’importe quelle application et service, il faut un petit temps pour découvrir et se familiariser avec toutes ses fonctions, mais la force de Gaia, c’est sa simplicité déconcertante !
Autres applications utiles
- Komoot (gratuit + premium) : Dur de choisir entre Gaia et Komoot, du coup, j’utilise les deux. Gaia plutôt pour la randonnée, repérage et qualité des cartes et Komoot pour les sorties à vélo (planification et guidage). J’ai payé pour la version premium afin d’avoir toutes les cartes régionales hors ligne… À vie !
- Google Maps (gratuit) : Sans doute le premier nom qui nous vient en tête quand on parle de cartographie et de GPS. Google Maps est un service très puissant et complet, surtout s’il est utilisé avec Google Earth et Street View, deux services redoutables pour effectuer un premier repérage. Si les points d’intérêts sont nombreux et pratiques pour les zones urbanisées, dès que l’on veut faire un peu de hors piste ou suivre des sentiers, il s’avère moins efficace que des outils comme Gaia. Google Maps a le mérite d’être totalement gratuit avec la possibilité de télécharger des cartes hors ligne pendant 30 jours.
- ViewRanger GPS (gratuit + premium) : ViewRanger est une solide alternative à Gaia GPS avec des fonctionnalités similaires. Pour un accès hors ligne, il faudra débourser 3,99€/an et si on veut des fonds de cartes spécifiques à un pays, il faudra payer 19,99€/an.
- Visorando (gratuit + premium) : Visorando n’est pas qu’un GPS, il propose également des idées de randonnées. Pour 18.99€/an, vous avez un accès illimité aux fonds de cartes IGN, en version gratuite, il est possible d’utiliser les fonds de carte OpenStreetMap.
- Iphégénie (gratuit + premium) : iPhiGéNie est l’application de référence pour les cartes de l’IGN (France et Belgique). Si le téléchargement est gratuit, il faudra payer 14,99 €/an pour bénéficier de toutes les cartes en illimité et de débloquer la consultation hors ligne (indispensable en microaventure). Le fond de carte est excellent pour ceux qui randonnent entre la France et la Belgique, mais l’interface de l’application mériterait d’être modernisée.
- Géovélo (gratuit) : Start-up française créée en 2010, spécialisée dans le calcul d’itinéraires à vélo. Son objectif est de favoriser l’utilisation du vélo au quotidien, mais peut être utile en bikepacking. L’application Geovelo est gratuite et guide les cyclistes sur des routes avec aménagements cyclables ou sur des voies à faible circulation. Son interface est proche d’un Google Maps, elle est simple et ergonomique et permet également d’enregistrer ses activités.
- Maps.me (gratuit) : Sa spécialité ? La navigation hors ligne avec un max de points d’intérêts qui fait de cette application un outil super efficace en voyage. Mais dès que l’on veut s’aventurer un peu dans la nature, la position GPS a beau très bien fonctionner, le détail des cartes n’est pas à la hauteur d’une application plus poussée.
- Strava (gratuit + premium) : Strava sera très utile pour les bikepackers ou coureurs en proposant pas mal d’itinéraires et en enregistrant les données de navigation. En version premium, il sera également possible d’importer des fichiers GPX, mais il faut plus le voir comme un GPS “social” qu’un outil dédié à la navigation.
Accessoires (Batterie, transport, protection)
Aussi puissant soit-il, le tendon d’Achille d’un smartphone est bien souvent la batterie. Il est rare de trouver des smartphone avec une autonomie de plusieurs jours. Ce sera donc le premier problème à palier pour utiliser sereinement son smartphone comme GPS. Heureusement, les solutions existent ! Le premier réflexe est donc de s’équiper d’une ou plusieurs batteries externes. Vous trouverez chez Aukey et Anker pas mal de références qui répondront à différents besoins. Personnellement, je recommande limite d’avoir deux types de batterie. Une petite et légère de 5200mAh comme la Anker Astro E1 qui permet de faire plus ou moins 2 charges complètes de votre smartphone et qui fera le job sur de courtes microaventures de 2 à 3 jours en veillant à économiser la batterie de son smartphone.
Pour des aventures en autonomie plus longues ou tout simplement pour recharger plus de devices (appareils photo par exemple), je recommande de prendre une powerbank plus puissante de 20000mAh et plus comme par exemple la AUKEY Quick Charge 3.0 ou la Anker PowerCore qui pourront charger plus d’appareils, mais avec un poids un peu plus lourd qu’il faudra prendre en considération. Investissez également dans un bon câble solide. Enfin, pour ceux qui veulent charger encore plus d’appareil, ou être indépendant en énergie pendant une durée plus longue, je recommande de se tourner vers la marque Goal Zero qui propose des solutions taillées pour les aventures et l’outdoor ! Le plus important est de bien gérer l’utilisation de son smartphone. Désactivez toutes les applications en arrière-plan et mettez votre téléphone en mode avion quand vous êtes isolés - vous pourrez toujours accéder au GPS. S’il fait froid, rangez votre téléphone dans votre sac de couchage la nuit pour préserver la durée de vie de la batterie et adaptez la luminosité en fonction de vos besoins. En règle générale, il est préférable de l’éteindre si vous prévoyez de ne pas utiliser votre téléphone pendant six heures ou plus.
Le second problème à gérer avec un smartphone est sa fragilité, surtout dans un milieu hostile et humide. Le premier réflexe est donc d’avoir une bonne coque, mais on peut aller plus loin en investissant des coques totalement étanches et quasi indestructibles comme celles de la marque Lifeproof qui sont d’excellente qualité, mais qui coûtent souvent cher. C’est le prix à payer si l’on veut préserver son smartphone de presque tout. Dans le cas des sorties à vélo ou en bikepacking, il est parfois utile d’avoir son smartphone directement accessible depuis le guidon ou la potence, Quad Lock propose pas mal de produits pour fixer simplement son smartphone en toute sécurité.
Conclusion
Pour conclure, il y a de fortes chances que vous n’ayez pas besoin d’investir dans un GPS Classique, vous en avez déjà un dans votre poche ! La plupart des smartphones sont aujourd’hui équipés d’une puce GPS interne qui permet d’utiliser une application dédiée, sans réseau ni carte SIM. En choisissant une bonne application et en acceptant de payer une somme très modique face à l’investissement d’un GPS classique, vous pouvez transformer votre smartphone en un GPS de randonnée rudement efficace et précis. Un GPS traditionnel aura toujours une place, mais dans la majorité des cas, vous n’en aurez pas besoin ! Si vous ajoutez quelques accessoires à votre smartphone, vous comblerez rapidement les quelques inconvénients que l’on peut avoir face à un GPS de type Garmin. Maintenant, si vous partez vraiment longtemps en autonomie, investir dans un GPS traditionnel sera plus intelligent, mais pour des cours séjours, des microaventures ou des courtes périodes en autonomie, votre smartphone rempliera cette mission sans aucun souci.
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