Le 19 octobre 2025

Mon manifeste de la lenteur

Parce que je veux surfer, monter mes films et boire mon café sans courir après le temps.

Il y a quelques jours, j’enregistrais l’épisode 5 de Slow is Beautiful avec Jeremy. Sans vous spoiler le sujet, cet échange m’a replongé dans une quête qui me hante et m’anime depuis des années : celle de l’équilibre. Après avoir éteint les micros, Jeremy m’a rappelé quelques principes de la philosophie japonaise qui résonnent si fort avec ce que je vis. J’ai griffonné des notes sur mon carnet pour ne pas oublier ces mots comme Ikigai, Kaizen, ou encore Hara Hachi Bu, des concepts qui m’ont aidé à y voir plus clair.
Car je me sens souvent tiraillé. D’un côté, il y a cette pression de faire plus, d’aller plus loin, toujours plus haut. De l’autre, il y a cette voix, plus discrète mais tenace, qui me murmure : « Et si tu avais déjà assez ? »

Je parle souvent de lenteur sur ce blog et sur les réseaux. Certains pourraient penser que c’est un terme à la mode, une tendance parmi d’autres. Pourtant, pour moi, ce mot a un sens bien précis : ce n’est pas une invitation à ne rien faire, mais une volonté farouche de ne pas me noyer.
Je ne veux pas d’une vie où je suis constamment débordé, où je cours après un idéal de productivité qui m’empêche de profiter des morceaux de vie qui comptent vraiment. Un entrepreneur qui ne sort jamais la tête de l’eau n’est pas un modèle à suivre. C’est un modèle à fuir. Je ne veux pas de ça. Je ne veux pas être celui qui passe ses journées à éteindre des incendies au lieu de construire quelque chose de sensé.
Pour autant, je ne cherche pas à ne rien faire. Je cherche à avoir le temps. Le temps de monter mes vidéos avec soin, de surfer quand la houle est là, de marcher avec mon chien, de profiter de ma famille. Le temps de vivre, tout simplement.

Dans le milieu entrepreneurial, la croissance est souvent synonyme de réussite. Plus de projets, plus de clients, plus de chiffre d’affaires. En ce qui me concerne, j’ai assez. Assez pour m’épanouir, assez pour remplir le frigo, assez pour financer mes projets et mes envies. Globalement, je n’ai besoin de rien de plus pour être heureux.

Alors aujourd’hui, je me pose la question : et si la vraie réussite, c’était de savoir s’arrêter à temps ?

C’est là que les principes dont Jeremy et moi avons parlé prennent tout leur sens. Ce ne sont pas des recettes pour mieux performer, mais des guides pour mieux vivre.

Ikigai : La boussole

L’Ikigai, c’est un peu ma boussole. Il ne s’agit pas d’accumuler les projets, mais de choisir ceux qui ont du sens. Ceux qui se situent à l’intersection de ce que j’aime, de ce que je sais faire, de ce dont le monde a besoin, et de ce pour quoi je peux être payé. Appliquer l’Ikigai, c’est accepter que mon business n’ait pas vocation à devenir un empire. Qu’il peut rester à taille humaine, tant qu’il me permet de raconter des histoires qui me ressemblent. C’est comprendre que ma valeur ne se mesure pas à la taille de mon portefeuille ou de mon audience, mais à l’alignement entre mes valeurs et mes actions.

Kaizen : Progresser lentement

Kaizen, c’est l’amélioration continue, mais sans précipitation. Pour moi, cela signifie :

Hara Hachi Bu : L’art de savoir s’arrêter

Ce principe, qui consiste à s’arrêter de manger quand on est rassasié à 80 %, est une métaphore parfaite pour mon rapport à la vie. Pourquoi pousser jusqu’à l’épuisement ? Pourquoi dire oui à des projets qui ne me ressemblent pas, juste pour « remplir » ? Aujourd’hui, j’essaie de m’arrêter avant la saturation. De laisser de l’espace pour l’imprévu, pour la réflexion, pour ces idées qui émergent souvent dans le calme.

Shoshin : Retrouver la légèreté

Aborder chaque nouveau projet avec un esprit de débutant, c’est se libérer de la pression de la performance. C’est se dire : « Je ne sais pas tout, et c’est très bien. » C’est ce qui me permet de continuer à explorer, à rester curieux et à apprendre, sans me prendre au sérieux.

Je préfère publier une seule photo par mois, si elle a du sens, plutôt que d’alimenter les réseaux sans conviction. Je préfère réaliser un projet par an, s’il me permet de m’épanouir, plutôt que d’en enchaîner dix par pression sociale.
Peut-être que je serais « moins visible », ou moins « dans le coup » aux yeux de certains. Mais il y a quelque chose de libérateur à se dire : « Je ne veux pas de tout ça. » À refuser cette course effrénée, le toujours plus.

Je veux du temps. Du temps pour vivre, pour créer, pour exister.

Je ne sais pas ce que l’avenir réserve à Captain Yvon Studio ou à mes projets personnels. Peut-être que mon chiffre d’affaires stagnera, diminuera ou augmentera.
Ma réussite à moi, c’est de me lever le matin avec l’envie d’aller surfer, de réaliser un film, ou d’écrire un texte. C’est de sentir que chaque projet que je mène est en accord avec qui je suis.
Parce que la créativité, comme la vie, n’est pas une course. C’est une question d’espace.

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🎙️ « Slow is beautiful » - Le podcast


Un atelier sonore où j'explore avec Jeremy nos passions communes : création, techniques, outdoor... Notre espace pour ralentir et mieux nous comprendre. En savoir plus →